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La
plus fleurie de toutes les écluses est sans doute celle de
Bar-le-Duc. |
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Dans
le tunnel de Mauvages, le toueur tire plusieurs péniches. Noir
total pendant 4 km. |
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Pont-canal
entre Vitry et Bar-le-Duc. Europodyssee survole la Marne. |
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Lundi
15 juin. Ligny-Demance (22km)
Hier, à l'écluse de Bar-le-Duc, nous avons
rencontré une petite fée. Alors que le monde entier s'agite
autour de nous elle regarde pousser des milliers de fleurs et organise
la vie de son royaume. "J'ai toute une collection avec Blanche-Neige
et plein de petits nains, et là, c'est la maison des Schtroumpfs.
C'est ma passion, j'adore tout ça, et les fleurs c'est pareil.
J'en ai même du temps où on était au bateau encore.
Parce que nous, on est marinier, on n'est pas des gens d'à-terre,
comme on dit, nous".
Mardi
16 juin. Toul (43 km)
Départ du toueur à 6h30. Enseigne au-dessus
de la voûte d'entrée : Mauvages 1841-1846. Noir total dans
le tunnel, silence seulement troublé par le cliquetis de la chaîne
qu'avale mètre après mètre la machine, sur quatre
kilomètres. Une amarre nous relie à Hélène
trente mètres devant, puis devant elle, une faible lueur éclaire
le toueur, irréel, fantastique... A l'écluse n°12 nous
devons nous acquitter du péage : 600 francs pour 7 jours !). A
Toul, port avec eau, électricité, le luxe. Dégustation
du "gris de Toul".
Mercredi
17 juin. Ecluse de Fontenoy-sur-Moselle
On quitte les eaux vertes du canal pour celles, marron,
de la Moselle. Trois kilomètres et le moteur chauffe. Il faut stopper.
On décide de s'amarrer pour voir, mais où ? C'est le vent
qui choisit. Il nous plaque sur la rive gauche, dans trente centimètres
d'eau. Seuls, au milieu de rien. Quatre heures d'efforts avec Boris et
l'Express-Renault qui laisse la gomme de ses pneus sur le chemn de halage
à tirer en marche arrière Europodyssée, Gérard
arc-bouté sur la gaffe, suant, râlant au vent : "Faut
pas qu'elle resserre du cul !" Fred qui remplit sans cesse le radiateur
du moteur (le chewing-gum n'a pas tenu sur la pompe à eau qui fuit),
muriel qui donne les biberons à Alice et Jeanne assises sur leur
chaise haute, captivées par les remous que soulève la marche
arrière pour quelques millimètres fagnés, sous le
regard de la caméra de Cécile imperturbable. Les Pieds Nickelés
réincarnés...
Jeudi
18 juin.
Arrêt à Pompey, très bon relais
fluvial (s'dresser au n°46 face au quai), douche, eau et électricité
le tout avec le sourire. Les filles ont reçu des cadeaux de gens
qui avaient reconnu la "péniche de la télé".
Aucun problème de navigation aujourd'hui. C'est louche.
Mardi
23 juin. Moselle. Ecluse de Thionville.
Arrêt de 24 heures pour réparation complète
de la pompe à eau (réparateur sur le quai). 2 800 F. Ici,
ce ne sont pas les coqs qui vous réveillent le matin, mais l'allumage
des moteurs de péniches géantes : un bang genre mur du son,
mais à qualques mètres. Puis, le tems que cette formidable
claique d'air balancée dans les tripes de la machine fasse son
effet, un nuage de fumée noire s'échappe accompagné
d'une note grave, lourde, puissante, suivie d'une autre plus claire, plus
lourde encore, qui fait frémir Europodyssée. Visiblement,
la Moselle est le domaine de ces monstres. C'est d'ailleurs écrit
sur les cartes. On les appelle des "grands gabarits".
Jeudi
25 juin. Thionville-Luxembourg (70 km)
Ce matin, tôt, nous sommes passés devant
la centrale nucléaire de Cettenom. Très impressionnant avec
l'orage. Au km 242, écluse Apach appelée aussi Pierre Ricard.
C'est la douane allemande. Aucun document n'est demandé. Encouragements
des douaniers pour la suite du voyage. Pluie battante sans discontinuer,
et les kilomètres défilent indiqués par de grands
panneaux sur la rive.
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