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"Marco
essaie de comprendre quelque chose à la carte, parce que la boussole,
que dalle !" |
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"Le
bateau militaire russe nous a remorqué vers la pleine mer à
18/20 noeuds !" |
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Lundi
26 octobre
Au petit matin, après deux ou trois blagues du
genre : "Rendez-vous devant le Potemkine" ou encore "N'oubliez
pas la vodka", Europodyssée a disparu dans la brume. Pour
Cécile et moi, il est très pénible de voir s'éloigner
notre péniche. Bien sûr, Marco et Ari ont l'expérience
qui rassure. Bien sûr, grâce à la radio portable nous
pourrons rester en contact, nous l'espérons, en permanence (portée
50 kilomètres). Bien sûr, il n'y a que 200 kilomètres
jusqu'à St-Pétersbourg et la météo bien que
pas excellente (force 3) n'envisage pas d'aggravation d'ici 48 heures.
Notre premier contact radio a eu lieu alors que nous étions à
vue de la grontière russe. Fred nous dit que tout va bien à
bord. Ils ont croisé un bateau militaire russe mais celui-ci n'a
pas bougé. Il pense donc être en Russie. Nous passons la
frontière sans problèmes. A midi, sur une petite route empruntée
pour suivre la côte, on s'arrête dans un vilage pour manger.
2,50F pour 4 repas... Nous avons l'impression d'être dans un autre
monde, et de faire extra-terrestres avec nos dollars (la tête ailleurs,
nous n'avons pas fait de change). De tout l'après-midi, aucun contact
radio avec Europodyssée. Le soir nous prenons une chambre dans
un hôtel face à la Baltique, à Saint-Pétersbourg.
Mardi
27 octobre - St-Pétersbourg
Les autorités maritimes russes nous disent que
le bateau est à Viborg. A Viborg, 200 km plus loin, on nous dit
qu'il est à vue de St-Pétersbourg... En fait, personne ne
connaît sa position. Retour au même hôtel, face à
la Baltique, après quatres cents kilomètres sous la neige
sur des routes défoncées, très vite enveloppés
par la nuit aui arrive vers 16h00. Pas envie pour l'instant de m'étendre
sur les lieux où nous sommes passés, mais c'est du délire.
Mercredi
28 octobre
Juste sous le balcon, sept étages plus bas, le
long des quais, devant un ferry, Europodyssée ! Tout l'équipage
a l'air fatigué. Fred, tellement excité, a du mal à
être clair dans ses explications. "Le bateau militaire russe
nous a arraisonnés. Interdit de continuer, Alors, tu vas pas me
croire mon pote, ils nous ont remorqués vers la pleine mer pendant
trois heures ! 18 / 20 noeuds ! De la folie ! Et là, ils nous larguent
et s'en vont en disant, "C'est par là". Fred montre le
large d'une main vague, Marco et Ari opinent de la tête pour confirmer
et Fred reprend : "On a navigué toute la nuit, à se
les peler. On voit des feux. Ari pense que c'est St-Pétersbourg.
Marco essaye en vain de comprendre quelque chose à la carte, parce
que la boussole, que dalle ! En fait, tiens-toi bien, on longeait un champ
de mines ! Je te dis pas l'ngoisse. Finalement on se retrouve le matin,
à 5 heures, dans un village de pêcheurs russes. Et là,
spir't, c'est de l'alcool à 96° coupé avec un peu d'eau.
Rétamés. Le lendemain on repart vers le chenal, et là,
je te dis pas les vagues. Elles gelaient sur les écoutilles, tout
s'est recouvert de glace. Je descends dans la salle des machines et je
vois trois boulons du bloc moteur sur huit cassés ! Enfin, de jour,
on a trouvé le chenal, la nuit, c'était impossible, aucun
feu ne fonctionne. Un pilote est monté, ils attendent dans un bateau
pourri au milieu du glofe et on est arrivé à 3h00 du matin".
Et maintenant : Moscou
?
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